Zoom sur la taille japonaise « niwaki »
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Zoom sur la taille japonaise « niwaki »

L’aménagement d’un jardin japonais est un art botanique existant depuis l’antiquité. Il cherche à reproduire la nature dans un espace réduit, pour offrir une version miniature de l’environnement naturel : les mers, les rivières, les lacs, la végétation, les animaux (essentiellement des poissons), les roches et les montagnes. Les jardins japonais sont de véritables œuvres d’art en lien étroit avec la religion, comme une communion entre l’humain et la nature. Le niwaki est un élément important, une plante emblématique du jardin japonais. Étymologiquement, ce mot, à consonance mystérieuse, signifie tout simplement arbre du jardin (de niwa, qui veut dire jardin et ki, signifiant arbre). La taille niwaki s’inspire ainsi de la forme des masses de feuilles de cet arbre (en nuage).

Qu’est-ce que le niwaki ?

Tout comme le bonsaï, le niwaki est l’art de tailler un arbre, sauf qu’il ne s’agit pas d’une miniaturisation. Appelé à tort « bonsaï de jardin », le niwaki, qui s’apparente à l’art topiaire, est d’abord une plante d’ornement extérieur dont la méthode de taille et d’entretien est différente. Si le bonsaï est cultivé et entretenu individuellement dans un pot spécifique, le niwaki se développe dans un milieu naturel, et est souvent concentré en un endroit. On ne pratique pas de taille de racine sur un niwaki.

La taille niwaki trouve son origine au XIIe siècle. Elle a été pratiquée par des moines bouddhistes zen qui sont connus pour êtres d’excellents jardinier. Cet art de la sculpture végétale est censé favoriser la sérénité et la méditation. Il a été transmis de génération en génération et est encore très présent, non seulement dans les jardins dans le pays du soleil levant, mais partout dans le monde.

Un niwaki authentique est réalisé avec une bonne distribution de branches, des masses de végétation (nuages) réparties sur des niveaux différents et non seulement sur les pointes de l’arbre. C’est l’arrangement asymétrique qui fait l’harmonie de l’ensemble.

Créer un niwaki requiert à la fois de la patience, du calme et un sens de l’esthétique, qualités qui sont l’expression même de la conduite philosophique zen, respectant l’unité avec la nature.

Quel arbre pour un niwaki

Le pin est l’arbre le plus couramment utilisé pour un niwaki. Il existe de nombreuses variétés de pin japonais, telles que le pin blanc, le pin rouge, le pin noir, l’if du Japon, esthétiquement taillés dans les jardins zen.

Mais d’autres arbres comme les azalées, les cerisiers et les abricotiers font également de bons niwaki. Les azalées japonaises se ramifient naturellement à l’horizontale et sont assez faciles à entretenir. Elles forment des plateaux qui permettent d’avoir la forme recherchée.

Certains arbres comme les cornouillers des pagodes ont la particularité d’avoir naturellement des branches qui poussent à l’horizontale.

La taille du niwaki

La taille du niwaki obéit à un certain nombre de contraintes techniques. On utilise généralement quatre outils différents. On utilise une scie à élaguer ou un grand sécateur bien aiguisé pour les grosses branches, un sécateur moyen pour les petits rameaux, et une cisaille aiguisée pour former la masse de feuillage en nuage et pour l’entretien.

Les artistes tailleurs de niwaki utilisent un chalumeau pour la désinfection des outils et un produit cicatrisant pour « soigner » les grosses coupes.

Les nuages sont à positionner à l’extrémité des branches principales. Il faut bien choisir les ramifications qui vont bien supporter les nuages. À noter que les niwaki préservent leur forme de nuages même s’ils sont âgés.

Les périodes de tailles des niwaki

Les arbres caducifoliés, qui perdent leurs feuilles à une période de l’année, dans la plupart des cas, en période hivernale), comme certaines variétés d’azalées, sont à tailler entre novembre et fin mars. Les pins peuvent être entretenus tout au long de l’année. Vous pouvez commencer la taille quand l’arbre atteint 1,5 à 2 mètres de haut.

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